«Актуальные проблемы препо­да­ва­ния иностранных языков для профессионального общения». Поступившие работы

Halazdra S. I.

Université nationale de Dnipropetrovsk Oless Gontchar, Ukraine

PROGRAMMES ET LIBERTÉ PÉDAGOGIQUE

L’efficacité de l’enseignement est la base porteuse du professionnalisme de l’enseignant. Chaque professeur a toujours eu conscience de pouvoir agir et de pouvoir organiser ses cours comme il l’entendait. L’enseignant s’est toujours senti seul maître dans son groupe et il suffit d’avoir observé plusieurs cours d’un même niveau et sur un même sujet pour constater que chacun a son style, sa manière, ses explications, ses exercices, son usage du dialogue, son utilisation propre du tableau, des couleurs, des manuels, ainsi que son rythme propre au sein d’une séance.

Il faut dire que cette liberté est une liberté conditionnelle, l’enseignant est libre à condition que cette liberté profite aux étudiants. C’est-à-dire, la liberté pédagogique se voit ainsi liée à l’effacacité: il s’agit d’évaluer les professeurs sur les progrès des étudiants non sur les méthodes utilisées.

Mais, on observe que cette liberté pédagogique donne lieu à deux réactions diamétralement opposées: pour les uns elle se réduit à rien; pour les autres elle est exorbitante. Les tenants d’une liberté pédagogique trop grande font remarquer que cette latitude concédée aux enseignants prive de la possibilité de réellement mettre en place des pédagogies innovantes. A l’inverse les tenants d’une liberté à minima sont prêts à noter toutes les limitations que les instructions imposent à la conduite d’un groupe.

Bien sûr, des vérités se font entendre de part et d’autre dans ce débat et il ne s’agit pas d’inviter le nouvel enseignant à y prendre part. Informé des enjeux et du contexte, l’enseignant en situation éprouvera de fait une liberté et une responsabilité qui se manifestent par cette question: comment procéder? Evidemment, la réponse sera toujours à la fois personnelle et institutionnelle: le canevas est écrit mais l’acteur improvise. Les programmes existent mais l’enseignant construit seul son rôle, en fonction de sa personnalité, de ses compétences, de son rapport au travail, de ses exigences, de ses attentes, de ses étudiants. La liberté pédagogique repose sur l’engagement personnel, et le savoir-faire ne connait pas de recette universelle. Nommons quelques principes généreux portant sur la progression, l’information, l’évaluation et l’initiative:

1. La liberté est d’abord affaire  d’adaptation au groupe  : c’est, par exemple, le droit de ne pas faire tout ce que l’on avait prévu de faire. L’objectif n’est pas de boucler un chapitre ou une unité en une heure mais s’assurer que toutes les conditions sont réunies pour que l’ensemble du groupe ait acquis quelque chose au cours de la séance. Dans ce cas, l’acquisition des étudiants est plus importante que la satisfaction d’une leçon assurée dans le temps prévu. Tous sont d’accord que les exercices doivent être choisis en fonction du niveau des étudiants, non en fonction d’une perfection formelle. De la même manière les devoirs doivent varier selon les groupes. Au sein d’une même classe, certains peuvent en faire plus, d’autres moins. Il faut se ménager ces possibilités d’ajustements.

2. La liberté c’est aussi  une ample documentation  qui permet de choisir les exercices, les supports, les documents qui seront proposés au groupe. En général, en composant les programmes, les enseignants doivent penser bien et choisir les manuels principals car tout ce qui est publié n’est pas automatiquement juste et utile. Il faut les adapter aux besoins, au niveau du groupe et, bien sûr, aux heures proposées par les programmes du Ministère.

3. La liberté c’est encore de  la variété dans les évaluations  et dans leurs supports. Il faut que les exercices ou les devoirs permettent à chacun de voir ce qu’il peut améliorer et comment il peut y parvenir. Les notes peuvent porter sur des devoirs facultatifs ou personnalisés. La recherche de la motivation doit orienter cette évaluation et jouer sur les prestations orales comme sur les travaux écrit. Il faut savoir faire apparaître des progrès. Pour cela, il faut bien circonscrire les difficultés ou faiblesses, les indentifier et les travailler séparément. C’est là la liberté de l’enseignant que d’avoir tout pouvoir sur les notes et les moyens d’ amener à des progrès. Tout est important: stimulants ou décourageants, pédagogiques ou normatifs, ils ont une influence sur l’étudiant qui rejaillit ensuite sur la conduite et l’attention en cours.

4.  La liberté d’initiative  est enfin un levier important du travail pédagogique. L’inititives concernent les travaux en groupe, les débats, le soutien, l’aide individualisée, toutes ces occasions de mettre les étudiants dans les situations d’apprentissage moins convenues mais autant instructives. Préparer une partis du groupe à un projet, réaliser une exposition avec une autre, utiliser les ressources d’Internet, en matière d’initiatives pédagogiques la latitude est grande et suppose non seulement un engagement personnel volontaire mais aussi une bonne integration au sein de l’établissement, auprès de ses collègues et de tous les personnels de la communauté éducative. L’enseignant a droit à plus de variété, et cette liberté, il ne tient qu’à lui de la faire vivre.

Les programmes recommandent de travailler avec des manuels, mais le choix du manuel est libre, il dépend de la décision du Conseil pédagogique de la chaire, c’est-à-dire des enseignants de la discipline qui ont, en général, la possibilité d’en changer. C’est vrai qu’au cours du XX-e et XXI-e siècle la contestation des manuels a davantage émané des enseignants que des représentants du Ministère.

Mais il y a un écueil à éviter: une sacralisation absolue des manuels. Sacraliser, c’est reprendre tous les exercices, toutes les questions, toutes les unités et leçons, sans vérifier leur adaptation au groupe, à son niveau, intérêt, efficacité. Soulignons que le manuel ne peut se substituer à une préparation personnelle du cours. Evidemment, une séance n’est pas une suite d’exercices dirigés, toutes les activités proposées ne sont pas également pertinentes, en bref, l’enseignant doit garder son esprit critique face aux manuels! Le manuel reste la base, la point de départ, mais c’est aussi la variation, l’addition d’autres sources provenant d’autres manuels, revues ou sites. L’enseignant doit être capable de formuler les connaissances à transmettre autrement que dans les termes mêmes des manuels.

Alors, la liberté pédagogique est liée avec le savoir-faire de l’enseignant car c’est son savoir qui donne sens aux leçons contenues, son savoir-faire qui rend intelligentes les propositions pédagogiques du manuels et du programme.